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Journée de la Recherche Bio et Bretonne 2025 : l’innovation agricole en action
27 novembre 2025

La Journée de la Recherche Bio et Bretonne 2025, organisée par INTERBIO Bretagne, a marqué une nouvelle étape dans la dynamique régionale en faveur de l’agriculture biologique. Chercheurs, techniciens, acteurs de filières, agriculteurs et décideurs publics s’y sont retrouvés pour partager leurs travaux, leurs résultats… et surtout leurs ambitions.

Cette édition 2025 a confirmé une tendance forte : la recherche bio bretonne s’organise, s’amplifie et se décloisonne. Les présentations par filière — légumes, grandes cultures, élevage — ont nourri des débats intenses. Elles ont ouvert des perspectives nouvelles autour de projets multi-filières, d’une meilleure prise en compte du marché, et d’un travail renforcé sur les enjeux sociaux, particulièrement liés au métier d’agriculteur bio.

👉 Télécharger le compte-rendu complet de la journée

La CIRAB : un dispositif structurant depuis plus de 20 ans

Au cœur de la journée : la Commission Interprofessionnelle de la Recherche en Agriculture Biologique (CIRAB).
Créée en 2001, elle joue un rôle essentiel dans l’écosystème bio breton.

Ses missions sont claires :

  • coordonner la recherche,
  • améliorer la complémentarité entre projets,
  • offrir un espace d’échanges entre chercheurs,
  • faciliter les demandes de financements régionaux et départementaux.

La CIRAB s’appuie sur un fonctionnement solide :
➡️ trois filières techniques (légumes, grandes cultures, élevage),
➡️ une commission annuelle par filière,
➡️ 9 stations expérimentales impliquées (5 légumes, 2 élevage, 2 grandes cultures).

Chaque automne, les commissions filières analysent les résultats de l’année et proposent un programme d’action. INTERBIO Bretagne consolide ensuite ces propositions pour formuler une demande de financement structurée en février.

En 2025, une nouvelle dynamique émerge : des groupes de travail transversaux sur des thématiques stratégiques. Exemple : un GT semences régional pour combler les lacunes identifiées et fédérer les acteurs.


Filière Légumes : innovation variétale, adaptation climatique et systèmes multi-filières

La commission Légumes constitue l’un des groupes les plus historiques de la CIRAB. Elle n’a jamais cessé d’exister depuis 2001. Elle est aujourd’hui encore un pilier de la recherche bio en Bretagne.

Une filière en pleine diversification

La recherche accompagne des évolutions majeures :

  • progrès en amélioration variétale,
  • nouvelles stratégies de protection des cultures,
  • montée en puissance de la diversification (plus de diversité qu’il y a 20 ans).

Les enjeux prioritaires en 2025 :

  • répondre au changement climatique,
  • renforcer l’attractivité du métier,
  • poursuivre la sélection variétale en bio.

Des projets nombreux et une longue histoire

Entre 2012 et 2019, la Région et les Départements finançaient des programmes complets. Résultat : 27 programmes en cinq ans.
Depuis 2019, chaque projet est financé individuellement : 36 projets en six ans.

La commission a aussi porté pendant 15 ans des visites de stations très appréciées. Elles permettaient d’associer restitution en salle et visites de terrain. L’arrêt provoqué par la crise Covid-19 laisse aujourd’hui entrevoir un souhait de relancer ces échanges.

Une volonté forte de décloisonnement

La commission a mis en lumière un enjeu majeur : travailler au-delà des frontières de filière.
Exemple concret :
Taupifast 2, un projet mêlant pâturage et légumes, réunissant Aval Douar Beo, Terre d’Essais, INRAE et le réseau GAB/FRAB.

Les rotations légumes–fourrages ou légumes–prairies ouvrent des perspectives séduisantes. Les projets multi-filières devraient s’amplifier dans les années à venir.


Filière Grandes Cultures : entre rotations, semences, IA et enjeux marché

La filière grandes cultures fait face à des défis complexes mais stimulants. Le panorama présenté en 2025 confirme une forte diversité de projets, de l’échelle macro (rotations, systèmes) à l’échelle micro (semences, diversité intra-parcellaire).

Une chaîne de travail claire : du sol à la semence

Les projets s’articulent souvent autour d’une chaîne commune :

  1. rotations,
  2. travail du sol,
  3. gestion des adventices,
  4. diversité intra-parcellaire,
  5. semences adaptées à l’AB.

Certaines équipes explorent toute la chaîne. D’autres se concentrent sur un maillon. Cette complémentarité permet de capitaliser efficacement sur les résultats de chacun.

Expébio : un exemple inspirant

Le réseau national Expébio constitue une référence pour son organisation et ses productions techniques.
Ses essais variétaux sont menés dans toutes les régions françaises et les fiches techniques diffusées sont très appréciées des agriculteurs.

Vers une meilleure intégration des enjeux aval

Un message fort a émergé :
➡️ les programmes sont très “amont”.
➡️ le marché et la transformation doivent désormais être intégrés.

Certains projets le font déjà. Par exemple :
✔ « D’une graine aux autres » autour de la floconnerie d’avoine avec Céréco.

Mais de nombreux chercheurs soulignent manquer de compétences sur le volet « transformation ». D’où la nécessité de développer des partenariats avec les entreprises de l’aval et les transformateurs.

Des outils numériques de plus en plus présents

La filière exploite les opportunités offertes par l’innovation technologique.
Exemple frappant : l’usage de l’IA pour détecter le datura via drone. Une avancée majeure pour anticiper les risques sanitaires dans les chaînes de production.


Filière Élevage : autonomie, bien-être, biosécurité et compétitivité de la bio

Avec 70 % des surfaces bio bretonnes consacrées au fourrage, l’élevage tient une place centrale. La Bretagne compte en 2024 827 fermes bovins lait bio, juste derrière les 1 026 fermes légumières.

Construire des programmes de recherche utiles et ancrés dans le terrain

La commission Élevage rappelle combien il est essentiel que les projets de recherche soient véritablement connectés à la réalité des fermes bio. L’objectif n’est pas seulement de produire de la connaissance, mais de générer des outils et des références qui améliorent concrètement les pratiques sur le terrain. Cela implique de développer des programmes collaboratifs, associant chercheurs, conseillers, éleveurs et structures techniques, afin d’assurer une diffusion efficace et une appropriation directe des résultats. L’ancrage territorial reste central : chaque avancée doit répondre aux besoins exprimés par les exploitations bretonnes et les réseaux d’accompagnement.

Les grands enjeux en ruminants

Les filières ruminants en agriculture biologique sont confrontées à plusieurs défis majeurs. L’un des plus urgents concerne l’organisation et la charge de travail, qui influencent directement l’attractivité du métier et la pérennité des systèmes d’élevage. Les préoccupations autour de l’autonomie alimentaire sont tout aussi déterminantes, puisqu’elles conditionnent la résilience économique et environnementale des fermes. À cela s’ajoutent les enjeux de valorisation des productions, notamment des vaches de réforme ou des veaux, pour lesquels il reste encore des marges de progression. L’aspect sanitaire demande également une vigilance accrue : anticiper les risques, renforcer la biosécurité et construire des systèmes plus robustes face aux maladies deviennent des priorités absolues.

Les enjeux en monogastriques

Les filières porcs et volailles bio font face à une forte hétérogénéité. Elles manquent de références technico-économiques adaptées.
Le bien-être animal, notamment l’accès extérieur, est un défi constant. Il doit rester compatible avec les modèles économiques des éleveurs.

Des besoins clairs pour la suite

Les acteurs identifient trois priorités :

  1. des projets longs (5 ans et plus), notamment sur herbe, génétique et adaptation climatique ;
  2. un niveau intermédiaire entre local et national pour structurer les financements régionaux ;
  3. des projets transversaux, par exemple sur l’impact du datura sur l’alimentation animale.

Vers des projets plus globaux

Plusieurs structures souhaitent élargir leur vision. Le projet Basylic illustre cette approche systémique. Une démarche qui pourrait devenir une norme dans les prochaines années.


Un message fort de la Région Bretagne

L’intervention d’Olivier Allain a réaffirmé le poids stratégique de l’agriculture pour la Région Bretagne. Il a souligné que, malgré les tensions et les mutations actuelles, la Région reste pleinement mobilisée grâce à l’engagement de ses élus, Loïc Chesnais-Girard et Arnaud Lécuyer. Le soutien financier apporté à travers les MAEC et les dispositifs d’investissement est le reflet de cette volonté politique de maintenir une agriculture bretonne dynamique et innovante. Le Vice-Président a également insisté sur la pertinence de la Journée de la Recherche Bio, qui constitue un moment essentiel de synthèse, de rencontre et de coordination. Son message était clair : la recherche bio bénéficie d’un appui fort, et INTERBIO Bretagne joue un rôle clé dans cette structuration.


Des présentations de projets riches et un format plébiscité

Les quinze projets présentés au cours de l’après-midi ont offert une plongée dense et stimulante dans la diversité des travaux menés sur le territoire. Le format retenu, alternant moments d’échanges au sein de petits groupes et temps de discussion par filière, a permis une grande fluidité dans les interactions. Les participants ont pu poser des questions précises, comparer leurs expériences et approfondir leurs compréhensions des résultats scientifiques. Du côté des chercheurs, ce fut également un moment privilégié pour échanger sur les protocoles, harmoniser certaines approches méthodologiques et identifier de nouvelles pistes de collaboration. Ce format plus intime a été largement salué pour son efficacité et sa capacité à favoriser la co-construction.

L’après-midi fut consacrée à quinze présentations de projets :

  • résultats pour les projets terminés,
  • perspectives pour les projets en cours.

Le format retenu a permis :

  • des échanges approfondis par filière,
  • des discussions ciblées en petits groupes,
  • des rencontres entre chercheurs pour avancer sur les protocoles, partenariats et perspectives.

Un format apprécié et jugé très efficace pour faire émerger :

  • des idées nouvelles,
  • des collaborations,
  • des projets transversaux.

Trois tendances fortes révélées

L’analyse de l’ensemble des échanges fait ressortir trois grandes orientations qui devraient façonner la recherche bio dans les années à venir. La première concerne la montée en puissance des projets multi-filières, qui permettent de penser les systèmes de production de manière globale plutôt que cloisonnée. La seconde met en lumière la nécessité d’intégrer davantage l’aval des filières : les marchés, la transformation et la valorisation deviennent des éléments indispensables pour orienter les choix de recherche. Enfin, la troisième tendance est d’ordre social. Les dimensions humaines — attractivité des métiers, qualité de vie, organisation du travail — deviennent incontournables dans la conception même des projets, révélant une volonté de construire des systèmes bio viables autant techniquement qu’humainement.

Une dynamique collective qui prépare l’avenir

Cette édition 2025 de la Journée de la Recherche Bio et Bretonne a confirmé la vitalité d’un réseau engagé et structuré. La Bretagne continue de démontrer qu’elle est un territoire qui innove, qui teste, qui échange et qui avance collectivement. Les travaux présentés montrent une recherche en mouvement, capable de se réinventer, de dépasser les frontières entre filières et de mieux intégrer les attentes sociétales. La dynamique enclenchée laisse entrevoir des années riches en projets transversaux, en collaborations élargies et en nouveaux outils pour les agriculteurs bio. INTERBIO Bretagne entend poursuivre son rôle moteur dans cette construction collective, avec l’ambition d’accompagner les filières bio vers une agriculture toujours plus résiliente, plus cohérente et plus tournée vers l’avenir.


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